Chercher Dieu en vérité

Publié le par Père Maurice Fourmond

18è dimanche 2-8-15

Évangile : Jean 6, 24-35

Homélie

 

    « Amen , amen je vous le dis : vous me cherchez, non pas parce que vous avez vu des signes, mais parce que vous avez mangé de ces pains et que vous avez été rassasiés ». Cette parole de Jésus s’adresse à nous aujourd'hui et nous interroge : Est-ce que nous cherchons Dieu en vérité et pourquoi nous le cherchons ? Nous savons que toute relation surtout une relation aimante va sans cesse de découverte en découverte. Je te connais et je te découvre chaque jour. Je suis sûr que nous cherchons tous le Seigneur et que nous avons tous conscience que nous n’avons jamais fini de le chercher et de le connaître. C’est ainsi que l’acte de foi est fait à la fois d’une connaissances personnelle du Dieu de Jésus Christ, d’une profonde confiance et d’une permanente recherche.

 

    Certes, nous pouvons dire que nous avons « trouvé »  le Christ Jésus. Mais nous savons que nous ne pouvons pas nous contenter de ce que nous avons pu découvrir de lui. Notre vie est une quête permanente afin, peu à peu, d’entrer dans l’intimité de celui que nous aimons.

 

    Toutefois, quel est le véritable objet de cette recherche : est-ce la personne même de Jésus, est-ce celui qui peut nous soutenir, celui qui va répondre à tous nos désirs… ? Que cherchons-nous en vérité lorsque nous cherchons Dieu, lorsque nous le prions : celui qui va nous libérer de nos angoisses, celui qui va combler tous nos besoins ou celui dont la présence silencieuse, aimante nous accompagne ? La première question que nous pose cet évangile est donc quelle est la vérité de notre quête ?

 

    Jésus semble ne pas se faire beaucoup d’illusion que ce que cherchent les gens qui l’ont rejoint sur l’autre rive : « Vous me cherchez parce que vous avez été nourris dans votre corps et que vous avez été rassasiés. Vous attendez de moi des signes tangibles qui amélioreraient votre condition humaine difficile. Mais ce n’est pas cela que je peux vous offrir. Pour ce qui est du pain de votre corps, il vous appartient, dans une solidarité universelle, de travailler afin que chacun ait de quoi vivre décemment. Je vous apporte autre chose, plus essentielle encore, plus profonde, sans pour autant négliger la nourriture terrestre. Je vous apporte un sens pour votre vie, un chemin et une espérance pour votre vie. En méditant sur ce que mes disciples ont dit de moi, vous trouverez  la vérité de ce que vous chercher dans votre vie.

 

    Mais chercher en vérité a des exigences fortes. Il convient d’être disponible à la nouveauté de l’Esprit, à cette capacité de se remettre en question, d’accepter le doute et l’obscurité de toute recherche sérieuse, de savoir s’abandonner à celui qui, dans le silence ne cesse de nous accompagner. Quelle belle perspective pour les chrétiens que nous voulons être.

 

    La dernière phrase de notre évangile est une affirmation de Jésus nous disant qu’il est lui-même le pain de la vie. Et il ajoute : « Celui qui vient à moi n’aura jamais faim ; celui qui croit en moi n’aura jamais soif ». Cette parole pourrait sembler en contradiction avec ce que nous avons dit d’une recherche permanente, d’une faim toujours présente. En effet Jésus me dit que si je crois en lui je n’aurai plus jamais faim ni jamais soif. Or la quête de Dieu n’est-elle pas une faim et une soif permanente ? À chaque page de l’évangile comme d’ailleurs dans le vie, nous avons a vivre le paradoxe, celui que le Père Congar, ce grand théologien appelait « le déjà là et le pas encore ». Notre rencontre avec le Christ Jésus nourrit notre faim et notre soif d’absolu, mais la rencontre du Seigneur n’est pas encore pleine et définitive. C’est ainsi que la parole de Jésus prend son sens : oui, la plénitude de la rencontre avec Jésus comblera notre faim, mais actuellement nous n’avons pas encore cette plénitude de rencontre et d’intimité avec le Seigneur. Il nous faut encore cheminer et chercher parfois dans l’obscurité et le silence.

 

    Cette eucharistie que nous célébrons ce soir est à la fois une vraie nourriture pour l’aujourd’hui de notre vie comme la manne de la première lecture nourrissait le peuple d’Israël pour une journée seulement. Mais notre eucharistie est en même temps l’annonce qu’un jour nous n’aurons plus jamais faim lorsque nous partagerons pleinement la vie de Dieu. C’est pourquoi l’eucharistie est à la fois nourriture et promesse. Alors, rendons grâce à Dieu de nous donner ainsi son Fils ressuscité, vrai pain pour notre vie.

Publié dans Homélies du dimanche

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