Le Christ Roi

Publié le par Père Maurice Fourmond

Dimanche du Christ Roi Le Christ Roi

20 Novembre 2016

 

Homélie

 

    Une fois de plus, ce que la Révélation nous dit de Jésus est sous le signe du paradoxe. En effet, alors que l’Église nous invite à célébrer le Christ Roi, nous est offert un évangile où nous voyons un homme cloué sur une croix entre deux bandits, objet de dérision pour ceux qui observent cette exécution sauf pour un des deux malfaiteurs suspendus à côté de Jésus.

 

    En fait, toutes les pages de l’évangile font état d’un renversement de valeurs. Aux valeurs recherchées par la majorité des gens, la gloire, la puissance, la richesse, le pouvoir, Jésus a toujours opposé un tout autre ordre de valeurs, des valeurs plus profondes, plus vraies et capables d’apporter aux hommes un véritable bonheur.

 

    En voici quelques exemples. Lorsque la mère de Jacques et Jean demande à Jésus que ses fils soient l’un à sa droite et l’autre à sa gauche dans son royaume, les dix autres s’indignent contre les deux frères et Jésus dit : « Vous le savez, les chefs des nations les tiennent sous leur pouvoir et les grands sous leur domination. Il ne doit pas en être ainsi parmi vous. Au contraire, si quelqu’un veut être le plus grand parmi vous, qu’il soit votre serviteur, et si quelqu’un veut être le premier parmi vous, qu’il soit votre esclave. C’est ainsi que le Fils de l’homme est venu non pour être servi, mais pour servir et donner sa vie en rançon pour la multitude » Mt 20, 25-28. Comment ne pas penser à ce passage si lumineux lorsque Jésus se met à genoux et lave les pieds de ses apôtres avec cette parole merveilleuse : « Vous m’appelez le Maître et le Seigneur et vous dites bien, car je le suis. Dès lors, si je vous ai lavé les pieds, moi le Seigneur et le Maître, vous devez vous aussi vous laver les pieds les uns aux autres ; car c’est un exemple que je vous ai donné : ce que j’ai fait pour vous, faites-le vous aussi » Jn 13, 13-15.

 

    Alors, oui, nous pouvons célébrer la royauté de Jésus, mais sa royauté n’est pas comme celle de la terre, comme il l’affirme très clairement à Pilate : « Ma royauté n’est pas de ce monde » Jn 18, 36. Quelle est donc cette royauté de Jésus ? C’est la royauté du service. Jésus est roi quand il lave les pieds de ses amis ; il est roi quand il accepte de donner sa vie car « il n’y a pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ses amis » Au fond, la royauté de Jésus n’est autre que la royauté d’un amour infini. C’est quand il aime qu’il est roi, qu’il manifeste sa royauté.

 

    Si l’expression « Royaume de Dieu », « Royaume des cieux » revient souvent dans les évangiles, c’est pour nous dire que ce Royaume est celui de l’amour fou de Dieu. C’est pourquoi nous participons à ce Royaume chaque fois que nous nous efforçons d’aimer à la manière de Dieu, à la manière de Jésus.

    C’est pourquoi, en célébrant le Christ Roi, nous ne faisons pas autre chose que célébrer un amour qui a été jusqu’à se perdre pour nous. Aussi, la meilleure façon de célébrer la royauté de Jésus, ce n’est pas autre chose que tenter d’aimer un peu comme lui.

 

    Nous pouvons dire en vérité que Jésus dit sa royauté dans cette Eucharistie que nous célébrons. Jésus est véritablement Roi dans l’humilité d’un peu de pain et de vin donnés en nourriture à chacun de nous.

 

    Dans cette Eucharistie, demandons au Christ Jésus de participer à sa royauté, de construire son Royaume en nous efforçant d’agir avec cet amour divin que nous donne l’Esprit Saint.

 

Publié dans Homélies du dimanche

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