"Vous êtes dans le monde mais vous n'êtes pas du monde" Jn 15, 18-21

Publié le par Père Maurice Fourmond

Samedi 16 Mai 2020

Homélie

 

Évangile Jean 15, 18-21

« Si le monde a de la haine contre vous, sachez qu’il en a eu d’abord contre moi. Si vous apparteniez au monde, le monde aimerait ce qui est à lui. Mais vous n’appartenez pas au monde, puisque je vous ai choisis en vous prenant dans le monde ; voilà pourquoi le monde a de la haine contre vous.

Rappelez-vous la parole que je vous ai dite : un serviteur n’est pas plus grand que son maître. Si l’on m’a persécuté, on vous persécutera, vous aussi. Si l’on a gardé ma parole, on gardera aussi la vôtre.

Les gens vous traiteront ainsi à cause de mon nom, parce qu’ils ne connaissent pas Celui qui m’a envoyé. »

 

 

L’évangile de ce jour nous parle du monde qui n’accepte pas d’accueillir la parole de l’Église et persécute les disciples de Jésus. En lisant les évangiles, nous avons deux façons de nous situer par rapport au monde. Jésus distingue en effet deux attitudes. Il nous dit que nous sommes « dans » le monde : « Je ne prie pas pour que tu les retires du monde, mais pour que tu les gardes du Mauvais. » et trois versets plus loin : « De même que tu m’as envoyé dans le monde, moi aussi, je les ai envoyés « dans » le monde ». Nous sommes envoyés « dans » le monde, mais nous ne sommes pas « du » monde comme il est dit dans le passage d’aujourd’hui : « Mais vous n’appartenez pas au monde, puisque je vous ai choisis en vous prenant dans le monde ; voilà pourquoi le monde a de la haine contre vous. ».

 

Ainsi nous sommes vraiment « dans » le monde, ce monde aimé de Dieu, celui dont il est dit au premier chapitre de la Genèse après la création du monde : « Et Dieu vit tout ce qu’il avait fait ; et voici : cela était très bon » (Gn 1, 31).

 

Mais Jésus nous dit aussi « vous n’êtes pas du monde » et par là il nous met en garde contre les tentations permanentes dans le monde : la convoitise, la soif du pouvoir, l’utilisation immodérée des biens de ce monde, le repliement égoïste sur soi, les violences meurtrières. Voilà ce dont Jésus nous met en garde. Dans l’évangile d’aujourd’hui, il nous prévient : en refusant ce monde là, vous vous attirez la haine, la méfiance ou l’incompréhensions de bien des personnes, même dans votre entourage.

 

Faut-il pour cela nous refermer sur nous chrétiens et renoncer à annoncer le dessein d’amour de Dieu pour notre monde ? Évidement pas car alors nous serions infidèles au message évangélique que nous avons mission de dire au  monde et nous contribuerions au désastre pour notre humanité.

 

Alors appuyons-nous sur Jésus qui a vécu dans le monde mais non selon les fausses valeurs de ce monde et il en est mort. Il ne nous abandonne jamais, lui qui a dit dans la lumière de sa résurrection : « Allez ! De toutes les nations faites des disciples : baptisez-les au nom du Père, et du Fils, et du Saint-Esprit, apprenez-leur à observer tout ce que je vous ai commandé. Et moi, je suis avec vous tous les jours jusqu’à la fin du monde. » (Mt 28, 19-20).

 

L’eucharistie que nous célébrons est bien un signe de la vérité de la parole de Jésus et de sa victoire sur tous les forces qui détruisent ce monde que Dieu aime.

Publié dans Evangile de Jean

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