"Recevez l'Esprit Saint"

Publié le par Père Maurice Fourmond

Pentecôte 2017

Homélie

 

    La fête de la Pentecôte nous rappelle la place de l’Esprit Saint dans notre vie et combien cet Esprit de Dieu est important pour nous construire, pour nous réconforter. Je voudrais souligner quelques aspects qui peuvent nous aider à vivre.

 

    D’abord, c’est l’Esprit Saint qui me fait naître.  Naître, c’est accéder à notre vie de femme et d’homme selon Dieu. Naître  n’est pas seulement le premier instant de notre vie ; nous sommes toujours en train de naître quelque soit l’âge ou la santé car on a toujours à devenir ce que nous sommes vraiment, jusqu’au jour où nous aurons atteint cet âge adulte dont parle Saint Paul et qui nous reliera définitivement au Christ Jésus. Nous sommes humains dès le début de notre vie physique, mais nous avons à le devenir chaque jour ; nous sommes chrétiens dès que nous en avons fait le choix, mais nous avons à le devenir. L’Esprit est à l’origine de toutes les naissances qui construisent le monde et l’humanité. L’Esprit est à la naissance de l’homme : au chapitre 2 de la Genèse on peut lire : “Le Seigneur Dieu modela l’homme avec de la poussière prise du sol. Il insuffla dans ses narines un souffle de vie, et l’homme devint un être vivant” Gn 2, 7. Ce souffle de Dieu, c’est l’Esprit Saint qui m’habite. Cet Esprit me donne d’exister puisque Dieu est la vie ; il me donne aussi d’aimer puisque l’Esprit Saint est cet amour qui relie en Dieu le Père et le Fils. C’est donc également cet Esprit qui me donne d’être fils, fille avec le Fils bien aimé Jésus, et de pouvoir vivre dans la confiance des enfants de Dieu.

 

    C’est l’Esprit Saint qui me donne l’audace de témoigner d’un Dieu qui est l’amour même. Nous avons souvent le sentiment d’être de bien faibles témoins de cet amour révélé en Jésus de Nazareth. Mais les apôtres de Jésus n’étaient pas des surhommes : ils se sont enfuis au moment de l’arrestation de Jésus ; avant l’irruption de l’Esprit Saint, ils avaient peur, ils s’étaient réunis dans une maison à Jérusalem, toutes portes fermées par peur des responsables juifs qui avaient crucifié leur maître. Mais l’Esprit Saint va leur donner le courage de sortir d’eux-mêmes et d’annoncer la Bonne Nouvelle de la résurrection de Jésus. Aujourd’hui encore, l’Esprit vient nous redire que celui que nous aimons est vivant et il insuffle dans nos vies cette formidable espérance.

 

    C’est l’Esprit Saint qui nous donne la force de continuer, d’avancer sur notre chemin parfois si difficile. C’est lui qui accompagnait les disciples de Jésus quand ceux-ci étaient en difficulté comme pour l’apôtre Pierre ou Saint Paul emprisonnés pour leur foi au Dieu de Jésus. Les disciples de Jésus n’ont pas été des missionnaires invincibles ; ils ont porté la parole de Jésus avec leurs faiblesses comme le rappelle Saint Paul aux chrétiens de Corinthe : « Frères, quand je suis venu chez vous, je ne suis pas venu vous annoncer le mystère de Dieu avec le prestige du langage ou de la sagesse... Et c’est dans la faiblesse, craintif et tout tremblant, que je me suis présenté à vous. Mon langage, ma proclamation de l’Évangile, n’avaient rien d’un langage de sagesse qui veut convaincre ; mais c’est l’Esprit et sa puissance qui se manifestaient, pour que votre foi repose, non pas sur la sagesse des hommes, mais sur la puissance de Dieu » 1 Co 2, 1-5. C’est conscient de sa faiblesse mais sûr de la présence de l’Esprit Saint que l’apôtre Paul a été témoins de l’amour du Christ et lui a permis de dire en vérité cette parole étonnante : «Lorsque je suis faible, c’est alors que je suis fort » 2 Co 12, 10. C’est l’Esprit Saint présent en chacun de nous qui nous donne cette force au coeur même de nos faiblesses.

 

    L’Esprit Saint est aussi notre défenseur quand nous peinons sur la route et que le découragement nous guette. Jésus l’avait promis à ses amis : « Quand viendra le Défenseur, que je vous enverrai d’auprès du Père, lui, l’Esprit de vérité qui procède du Père, il rendra témoignage en ma faveur » Jn 15, 26-27. Quand nous n’en pouvons plus, quand nous avons le sentiment de notre inutilité lorsque nous cherchons à témoigner de l’amour de Dieu, alors l’Esprit Saint vient prendre notre faiblesse et il l’utilise pour en faire un magnifique témoignage de la présence aimante de Dieu, bien au-delà de ce que nous pouvions faire.

 

    Enfin, c’est l’Esprit Saint qui porte et assure notre prière si faible soit-elle. Saint Paul le dit dans sa lettre aux Romains : « l’Esprit Saint vient au secours de notre faiblesse, car nous ne savons pas prier comme il faut. L’Esprit lui-même intercède pour nous par des gémissements inexprimables. Et Dieu, qui scrute les cœurs, connaît les intentions de l’Esprit puisque c’est selon Dieu que l’Esprit intercède pour les fidèles » Rm 8, 26-27. Parfois on se désespère de la pauvreté de notre prière. Mais si nous avons du mal à être présent à Dieu, l’Esprit va prendre notre prière pour prier en nous et avec nous ; et nous savons que c’est sa prière portant notre propre prière qui est la plus profonde et la plus efficace auprès de Dieu.

 

    Alors cet après-midi, laissons l’Esprit Saint porter notre pauvre prière avec la certitude que Dieu notre père l’accueille avec beaucoup de joie et de confiance.

 

Publié dans Homélies du dimanche

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